Monday 9 September 2013

Charles Baudelaire: The journey and the awareness of failure (ENG/FRA)

Charles Baudelaire: The journey and the awareness of failure

Please find below the original text in french by Miss Rossana Pintus.

The journey is for Baudelaire first of all an escape from this world, from reality; to him it is a mean to break out of the reality he lives in. In other words, it is a sort of a poetic act.
Through his poetry Baudelaire tries to reach the Ideal and through the journey he will try to dull this reality he is trapped inside.

The three key poems of « Les fleurs du mal » are: “L’invitation au voyage “; - “ Un voyage à Cytère “; - inspired to Baudelaire by a piece of Nerval and which the movement of the whole reminds us of Rimbaud’s “Bateau Ivre” – and “le voyage”
It’s the longest poem on “Les fleurs du mal” « (36 strophes) and the final one: it closes the collection and gives us the key to Baudelaire’s experience.

These are very noteworthy poems on “Les fleurs du mal”, where Baudelaire surveys the sad realization of the failure of the journey - failure that is generalized on his other poems - and where at the end he will find himself face to face with his miserable condition.
In the poem “le voyage” he has experienced everything: it’s time to make an analysis of his existence and of his adventure. Not only of his adventure as a man, but of his adventure as a poet, because the two things in Baudelaire coincide.
He has lost all of his hopes, all his illusions, that Absolute he was looking for, the quest which he left for at the beginning of his journey. This Absolute remains inaccessible because every effort to reach it just drifts us away from it, drifts us away from this Ideal: the awareness of the vanity and of the pointlessness of the efforts will drag us irreparably down towards the bottom, towards what Baudelaire calls “Spleen”, which is some sort of heavy, deep and physical melancholy.

“Le voyage” tells us that the quest for the Ideal is impossible and the reunion, the fusion, of Real/Ideal remains an utopia.
After having experienced everything, felt everything, the poet eventually addresses himself to Death, hoping to find something new (du noveau).
At the bottom of the abyss, Hell or Heaven, in the end what matters?
But the gamble of death still remains uncertain since nothing is certain for the poet. The journey reveals itself as journey and escape at the same time.
Escape from this reality, escape in an ideal world, aspiration to the absolute, to a platonic world of ideas.

He realizes that this escape is illusory and pointless. The thematic of the journey fits perfectly within a wider thematic, called “double polarity”, which means to be stretched between good and evil, spleen and ideal, absolute and truth of the ordinary life.
He left seeking for the Absolute but he realizes that this Absolute in intangible and the realization of the failure pushes him towards the spleen andmakes him fall even more to the bottom.

Baudelaire remains the poet of contradictions and he lives them profoundly to the point of laceration.


He will put them at the center of his poetry and of his life in order to exorcise them within the poetic process, through his poetry, through the poetic verse.


Le voyage, c’est avant tout pour Baudelaire, l’évasion hors de ce monde, hors de la vérité; pour lui voyager ça veut dire s’évader de la vérité dans laquelle il vit. Autrement dit, c’est une espèce d’acte poétique.
A travers sa poésie Baudelaire cherche à atteindre l’idéal, de même en voyageant il va essayer d’oublier cette réalité dans laquelle il est  pris. 
Les trois poésies clé de “ Les fleurs du mal “ sont: - “ L’invitation au voyage “; - “ Un voyage à Cytère “; - qui est inspiré à Baudelaire par une pièce de Nerval et dont  le mouvement d’ensemble  nous fait penser à celui du «  Bateau ivre « , de Rimbaud, et “ Le voyage “. C’est le poème  le plus long des «  Fleurs du mal «  ( 36 strophes ).  C’est le dernier poème, celui qui clôt le recueil et qui nous donne la clé de toute l’aventure baudelairienne.
Ce sont des poèmes très caractéristiques des «  Fleurs du mal « ,où Baudelaire fait le triste constat de l’échec du voyage, échec qui est généralisé dans tous les autres poèmes et il se retrouva à la fin du poème face à face avec sa condition misérable.
. Dans «  Le voyage « , le poète a tout éprouvé : c’est le moment de faire le bilan de son existence et de son aventure. Non seulement de son aventure d’homme, mais de son aventure de poète, car chez Baudelaire les deux choses coïncident. Il a perdu toutes ses espérances, toutes ses illusions, cet absolu qu’il cherchait, à la quête duquel il était parti au début du voyage, cet absolu reste inaccessible d’une manière fanatique et tout effort pour l’atteindre vous éloigne de lui, vous éloigne de cet idéal car la conscience de la vanité, de l’inutilité des efforts nous entraine irrémédiablement vers le bas, c’est-à-dire vers ce que Baudelaire appelle «  spleen « , qui est une espèce de mélancolie  lourde profonde et physique. Ce poème ( Le voyage ), nous dit que la quête de l’idéal est impossible et que la réunion, la fusion du réel et de l’idéal reste utopique. Après avoir tout éprouvé, tout ressenti, le poète s’adresse à la mort, dans laquelle Baudelaire espère trouver du nouveau. Au fond du gouffre enfer ou ciel qu’importe ; mais le pari de la mort demeure encore incertaine car rien n’est garant pour le poète.Le voyage se révèle à la fois comme une aventure et une évasion. Evasion hors du réel, Evasion dans un monde idéal, aspiration à l’absolu, au monde platonicien des idées .Il s’aperçoit que cette évasion est illusoire et inutile. La thématique du voyage s’encadre donc parfaitement dans une thématique plus vaste des «  Fleurs du mal «  qu’on a appelé de «  la double polarité «  c’est-à-dire de l’être tendu entre le bien et le mal, entre le spleen et l’idéal, l’absolu et la vérité de la vie quotidienne.


Parti à la quête de l’absolu, il se rend compte que cet absolu est intangible, et la conscience de l’échec va le jeter vers le spleen, qui le fait tomber toujours plus vers le bas. Baudelaire reste l’homme des contradictions et il les vit d’une manière très profonde jusqu’à la déchirure. Il va les mettre au centre de sa poésie et de sa vie en essayant de les exorciser dans le procès poétique, à travers sa poésie, à travers le vers poétique.



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